–Le coup d’état de la Pentecôte a dégagé une dynamique pour le moins surprenante tant à l’interne qu’à l’externe.
En début de week-end, plusieurs ambassadeurs ressortissants de l’Union Européenne ont effectué le déplacement de la Cité de l’Union Africaine afin de rencontrer le Président de la République. Objectif : échanger avec le chef de l’Etat sur les tenants et les aboutissants du coup d’Etat manqué de la Pentecôte. Mais surtout pour ré-emboucher, comme par hasard, la trompette du dialogue sur le conflit de l’Est.
Peu avant eux, c’est le Président de la Pologne, Monsieur Duda, le même qui avait menacé de faire la guerre à la RDC avec les armes de l’Otan pour défendre le Rwanda, qui s’était employé à atteindre Félix Tshisekedi Tshilombo au téléphone. L’objectif était de convaincre ce dernier que son discours à Kigali avait été mal interprété, et que son souhait désormais est d’établir une coopération exemplaire et solide avec la République Démocratique du Congo. Accessoirement, le leader polonais a cherché à s’enquérir du sort de son compatriote arrêté dans les rangs du M23, jugé et qui vient d’être condamné à perpétuité par la justice militaire de la RDC.
Quelques heures plus tôt, c’est le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui avait téléphoné à Félix Tshisekedi. Apparemment pour échanger avec lui sur le coup d’Etat de la Pentecôte et le rassurer de la coopération des Etats-Unis, surtout que des Américains ont été cités. En réalité, la démarche de Blinken visait à relancer la vision américaine du dialogue sur le conflit de l’Est, alors que, comme par hasard, ders troupes rwandaises sont annoncées au même moment en Angola après la République du Congo-Brazzaville.
Question alors : qu’est-ce qui fait donc courir tous ces beaux messieurs-dames qui continuent pourtant de fermer les yeux et les oreilles sur l’agression du territoire rd congolais par le Rwanda, sur le génocide et le pillage que ce dernier y organise depuis bientôt trois décennies, à l’instigation des multinationales soutenues par des gouvernements occidentaux, en dépit des rapports pertinents des experts de l’ONU et de nombreuses organisations internationales.
Plusieurs observateurs expliquent cet assaut d’amabilités par le fait du changement de la dynamique de la guerre dans le conflit de l’est de la RDC, quand les Fardc et les Wazalendo volent désormais de victoire en victoire, récupèrent les localités jadis occupées par l’ennemi et s’approchent de plus en plus des frontières rwandaises et ougandaises.
Ce que Blinken, les ambassadeurs occidentaux et le Président polonais visent en réalité, c’est de stopper cette nouvelle dynamique et de distraire les Rd congolais. C’est ce qui se cache derrière les accords militaires récemment signés entre l’Union Européenne et Kigali, dans les non-dits des propos de l’hypocrite William Ruto à Kigali puis en Amérique devant Joe Biden, en faveur du dialogue comme seule solution à la crise. Le même objectif se cache aussi et surtout derrière l’arrivée des troupes rwandaises en Angola pour poursuivre l’œuvre d’encerclement de Kinshasa dans l’ouest.
Problème : dans leur majorité, les Rd congolais ont déjà dit haut et fort ce qu’ils pensent de l’hypocrisie occidentale en général et américaine en particulier. Ils ont déjà dit non à tous les artifices déployés par les soi-disant partenaires et dont le seul objectif est d’humilier la RD Congo à travers cette guerre par procuration qui lui est faite et sur laquelle aucun observateur sérieux n’a plus de doute.
La récupération de nos terres est une question de vie ou de mort. La mise en place des partenariats gagnant-gagnant est une question de justice. Il ne peut jamais être question pour nous de reprendre le chemin de Nairobi et de Luanda avec des interlocuteurs qui n’ont de cesse de déployer leur hypocrisie et de se nourrir du pillage de nos richesses, du massacre de nos populations, du déplacement des milliers de nos compatriotes condamnés à l’errance, à la faim, au viol et au bombardement.
Il faut, vite et maintenant, stopper cette mascarade et cette hypocrisie. Et, à la place, déployer avec la Russie, la Chine et d’autres pays qui ne vivent pas que du banditisme international, des partenariats gagnant-gagnant ; mettre en place, former et équiper une armée réellement dissuasive qui nous fera respecter en Afrique comme dans le monde. C’est ce cap là qu’il faut maintenir.
*(Tiré de l’ACP)