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Effort de guerre: tout le monde va serrer la ceinture

*PAS D’AUGMENTATION SALARIALE DANS LE SECTEUR PUBLIC PENDANT CETTE ANNEE SAUF POUR LES MILITAIRES ET POLICIERS

*DES COUPES DANS LES FRAIS DE FONCTIONNEMENT ET REMUNERATIONS DES MANDATAIRES PUBLICS

C’est une véritable mobilisation totale de la population congolaise, dans toutes ses catégories sociales, que le président de la République  Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo vient de décréter. Après son message à la nation du mercredi 29 janvier, le Chef de l’Etat est encore revenu sur son appel au cours du conseil des ministres de vendredi. Le porte-parole du gouvernement l’a rapporté dans son compte-rendu. Selon le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, le président de la République a donné des indications précises notamment sur l’effort de guerre qu’impose la situation sécuritaire de l’est de la RDC.

Cet effort de guerre sera d’abord consenti au niveau institutionnel. Là, le président attend des institutions nationales et de leurs animateurs un mode vie «sobre». Le devoir étant de «nous unir et participer activement à l’effort de guerre en apportant notre soutien matériel, moral et spirituel à nos vaillantes forces de défense et de sécurité».

A en croire le porte-parole du gouvernement, Félix Tshisekedi a insisté sur l’impératif pour les institutions publiques et leurs animateurs d’adopter un train de vie qui cadre avec l’état de guerre dans lequel le Rwanda a imposé à la RDC.

«L’objectif poursuivi est de dégager des économies qui nous permettront immédiatement d’octroyer une prime exceptionnelle à nos vaillants militaires, policiers et aux patriotes volontaires Wazalendo engagés dans les combats dans l’est du pays en augmentant leur pouvoir d’achat et en assurant la couverture sanitaire pour eux ainsi que pour leurs membres de famille respectifs». Des propos du Chef de l’Etat rapportés par le porte-parole du gouvernement.

En dehors de l’amélioration des conditions de vie des hommes et femmes sous le drapeau et de leurs familles, le président de la République tient aussi au renforcement de nos mêmes forces de défense et sécurité en équipements.

Dans cette optique, a indiqué Patrick Muyaya dans le même compte-rendu, le président de la République a engagé le gouvernement et son cabinet à lui soumettre dans les 72 heures des mesures rigoureuses de réduction du train de vie.

Celle-ci consistera en des coupes dans les frais de fonctionnement de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale, du Sénat, du gouvernement, du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie.

Sont également concernées par les coupes voulues par le Chef de l’Etat au niveau de l’appareil étatique, les rémunérations des mandataires publics, des membres de cabinets politiques ainsi que de ceux du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie.

Une autre forme de l’effort de guerre à consentir, c’est la suspension de toutes les missions et évacuations sanitaires à l’étranger non essentielles. Il en est aussi des subventions non essentielles à accorder à certains organismes publics ainsi que d’autres acquisitions pour les institutions publiques judiciaires et assimilées.

Enfin, dans le même ordre d’idées, doivent également être suspendues, pour une durée de 12 mois, les augmentations salariales, les corrections de grades et les mécanisations des agents publics de l’Etat autres que les militaires et policiers. Sauf, évidemment, dérogation spéciale, a précisé Muyaya.

Le secteur privé et tout citoyen concernés aussi

L’effort de guerre décrété par le président Tshiskedi ne concerne pas que le secteur public. Le secteur privé est aussi sollicité à y contribuer en soutenant directement les forces armées et les populations déplacées, soit par des dons, soit par la constitution des fonds. «Ainsi, les excédents de trésorerie qui seront générés dans le cadre de l’effort de guerre par ces comptes spéciaux, devront être versés au compte général du Trésor», a encore expliqué le ministre de la Communication et Médias.

De même, le président Tshisekedi attend du gouvernement la mise en place des mécanismes susceptibles de permettre à chaque congolais (se) « qui le souhaite », de contribuer aussi à cet effort de guerre. «Un rapport hebdomadaire circonstancié devra être présenté sous la supervision de la Première ministre, par le ministre d’Etat au Budget ainsi que le ministre des Finances», a recommandé le Chef de l’Etat.

Trêve sociale

Pour nombre d’observateurs, il était temps que le président Félix Tshisekedi mobilise le pays entier pour la défense du territoire national face à l’agression rwandaise, et surtout, au regard de l’indifférence si pas la complicité de la communauté internationale. Il est donc clair que les Congolais et les Congolaises ne peuvent que compter d’abord sur eux-mêmes pour protéger l’intégrité de leur territoire ainsi que de sa souveraineté. Alors, l’effort de guerre ainsi décrété implique une trêve sociale, entre d’une part, l’Etat congolais, et d’autre part, toutes les forces sociales du pays, notamment celles du monde du travail.

L’heure n’est pas aux grèves et revendications de toutes sortes. Les organisations syndicales de tous les secteurs d’emplois et les travailleurs devront faire preuve de retenue et taire pendant cette période leurs revendications, légitimes soient-elles. Dans le secteur public, les secteurs les plus enclins aux mouvements de grève sont souvent ceux de la santé (médecins et autres divers corps médicaux), de la magistrature, de l’enseignement et d’autres filières de la fonction publique.

Dans le secteur privé, la trêve entre patrons et travailleurs sera également nécessaire dans ce contexte de guerre pour ne pas prêter le flanc aux ennemis toujours prompts à exploiter la moindre fissure ou le moindre trouble social. Comme quoi, tous, nous sommes appelés à serrer la ceinture pour mettre nos forces armées dans les conditions optimales de défendre le territoire nationale contre les convoitises du Rwanda et de ses complices internationaux de tous bords.

Il sera également indispensable pour les services étatiques d’éviter les tracasseries administratives et fiscales dans tous les secteurs de la vie nationale comme, notamment celui du transport en commun. Dans ce dernier secteur, par exemple, tout en veillant sur le respect du code de la route et de la discipline dans la conduite sur les principales artères de nos villes, il faut éviter toute action de nature à créer des mouvements ou des réactions de masse incontrôlés de la part des différents usagers de la route.

GAF

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