La République démocratique du Congo a confirmé lundi soir qu’elle compte se rendre mardi à Luanda pour répondre à l’invitation du Président angolais João Lourenço pour des discussions avec le M23, malgré le refus de ce dernier de s’y rendre, a annoncé à l’ACP la porte-parole du président Félix Tshisekedi.
« La délégation de la RDC répondra bel et bien à l’invitation du médiateur, le président Lourenço, à Luanda ce mardi », a dit Mme Salama.
Une liste des délégués du M23, le groupe soutenu par l’armée rwandaise, a circulé dans l’après-midi dans les réseaux sociaux, suggérant qu’ils se rendraient à Luanda, répondre à l’invitation du médiateur angolais Lourenço.
Coup de théâtre en début de soirée, un porte-parole, du mouvement allié au M23 a indiqué qu’à cause des sanctions ciblées prises par l’Union européenne (UE), la délégation ne se rendrait plus à Luanda.
Déjà le 15 décembre, le président rwandais, Paul Kagame, n’avait pas effectué le déplacement de Luanda pour la signature d’un accord âprement discuté sous la médiation angolaise.
L’homme fort de Kigali avait exigé que la médiation angolaise adresse aussi une invitation au M23. Ce que Kinshasa n’avait pas accepté à l’époque.
Depuis, le M23 et l’armée rwandaise ont pris le contrôle de quelques localités dans l’Est du pays. Jeudi, dans une de ses rares interventions publiques sur la question, le président Lourenço a déclaré qu’un « Etat-paria » n’est pas tolérable dans l’Est congolais.
Lundi, huit personnes de nationalités congolaise et rwandaise, des civils et trois généraux rwandais ont été sanctionnés par l’UE, sous l’impulsion de la Belgique, pour avoir été responsables des violences barbares et injustifiées, notamment lors de la prise de la ville de Goma, dans la province du Nord Kivu.
Pendant 4 jours, des militaires rwandais ont procédé à un carnage ayant causé la mort d’au moins 7.000 Congolais.
Sur cette liste, une raffinerie nommée Gold Refinery est aussi sanctionnée, accusée d’extraction illégale et de raffinage illégal d’or du Congo en vue de l’exportation depuis le Rwanda vers l’étranger.
La RDC a engagé une campagne diplomatique qui a poussé de nombreuses capitales à condamner le Rwanda et à prendre des mesures contre des responsables rwandais.
L’est de la RDC est déstabilisé depuis trois décennies par la présence des groupes armés locaux et étrangers entretenus par des pays voisins, particulièrement et principalement le Rwanda.
Tiré de l’ACP