Site icon GACHETTE D'AFRIQUE

RDC-USA : le plus dur commence maintenant !

(Par Bienvenu-Marie Bakumanya/ACP)

Le message de l’Amérique de Donald Trump à la République démocratique du Congo de Félix Antoine Tshisekedi est bel et bien parvenu aux oreilles des Congolais de toutes les chapelles, qui l’ont décrypté dans tous ses segments et ses dimensions.

Un message clair, net, précis. La délégation de Washington à Kinshasa était costaude. Outre Massad Boulos, le Monsieur Afrique de la Maison Blanche, on a compté Corina Sanders, secrétaire d’Etat adjointe en charge des Affaires africaines et Dan Dunham, directeur Afrique du Conseil national de sécurité.

« Vous avez entendu parler d’un accord sur les minéraux. Nous avons pris connaissance de la proposition de la RDC et je suis heureux d’annoncer que le président et moi avons convenu d’une voie à suivre pour son élaboration », a indiqué le Conseiller Afrique de Trump. Avant de préciser que la démarche vise à « stimuler des investissements du secteur privé américain en RDC, notamment dans le secteur minier, dans l’objectif commun de contribuer à la prospérité de nos deux pays ».

Rendez-vous à Washington

Précision de taille de M. Boulos : « Nous souhaitons une paix durable qui affirme l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC, tout en posant les bases d’une économie régionale florissante. Cette relation présente un grand potentiel et nous apprécions l’occasion de discuter de la voie à suivre avec nos homologues ici à Kinshasa ».

Le « deal » sur les minéraux ne pouvait être mieux annoncé. Evidemment, en contrepartie de la sécurité. En d’autres termes, le « deal » a aussi vocation à mettre fin à l’instabilité dans l’est de la RDC en poussant pour l’application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui exige notamment la fin des hostilités et le retrait des troupes rwandaises, ainsi que celles du M23.

Dans ce contexte, l’officiel américain a martelé qu’ « il ne peut y avoir de prospérité sans sécurité », ce qui constitue une preuve de plus de l’engagement des Etats-Unis. Il a par la suite martelé le besoin d’un environnement qui soit le plus propice possible aux affaires.

Le décor a donc été planté, mais le plus difficile reste à faire. Au-delà des applaudissements des uns et des grincements des dents des autres, une question de taille demeure, en effet. Le Président Tshisekedi est attendu fin avril ou début mai à Washington pour conclure le « deal » avec Washington. Il restera alors à déterminer les conditions que la RDC doit remplir pour mériter la confiance des Américains.

Le plus dur reste à faire

De l’avis des observateurs, il va falloir, au propre comme au figuré, « nettoyer les écuries d’Augias » et, pour la jolie femme tant désirée que constitue la RDC, porter la plus belle robe.

Autrement dit, il va falloir engager les réformes les plus courageuses, combattre l’impunité et la corruption, mettre fin au règne de ceux qui ont le plus représenté la compromission et l’échec, recruter des éléments loyaux et compétents, enfin reconfigurer le management et reprofiler l’expertise.

Bref, une tâche qui requiert toute l’attention et l’implication du Président de la République. Une bataille d’autant plus dangereuse qu’elle implique de bousculer et de mettre hors d’état de nuire l’ennemi interne. C’est donc le plus difficile qui attend la RDC.

Quitter la version mobile