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Tanzanie: le principal leader de l’opposition inculpé pour trahison à six mois de la présidentielle

Illustration/Le Mandataire Spécial du Chef de l'Etat Serge Tshibangu, reçu mardi 19 juillet à Dodoma, capitale de la République Unie de Tanzanie, par la présidente Samia Suluhu Hassan. Photo Cellule de communication de la Présidence

Dans six mois, le peuple tanzanien devra élire son prochain Chef de l’Etat. Le scrutin se déroulera probablement sans la participation du principal opposant de ce pays de l’Afrique de l’Est, Tundu Lissu, inculpé depuis jeudi 10 avril après avoir été placé en détention la veille, selon le journal Jeune Afrique citant l’Agence France Presse (AFP). Chef du parti Chadema, celui-ci est accusé de « trahison » et de publication de fausses informations. Sa détention mercredi est intervenue alors qu’il venait de tenir un meeting dans la ville de Mbinga, dans la partie sud-ouest du pays. D’après la source, le leader de l’opposition tanzanienne n’aura aucune possibilité de bénéficier d’une liberté sous caution.

C’est le jour de son inculpation qu’il a fait son apparition au tribunal de Dar es-Salaam. Le 24 avril prochain, Tundu Lissu devrait comparaitre. Selon le code pénal du pays de Nyerere, l’accusation de trahison est passible de la peine de mort. Optimistes, ses avocats sont d’avis que la justice sera plutôt du côté de leur client.

Figure de l’opposition de longue date, indique la même source, le chef du parti Chadema avait déjà été candidat à la présidentielle de 2020 que le président sortant, John Magufuli, décédé depuis, avait gagnée. C’est en janvier 2025 que Tundu Lissu a pris la tête de son parti, en remplacement de Freeman Mbowe. L’année dernière, rappelle-t-on, il avait déjà prévenu que le Chadema allait « bloquer les élections par confrontation »si le système électoral du pays n’était pas réformé.

L’opposant tanzanien n’en est pas à sa première incarcération, rappelle-t-on encore. En novembre de l’an dernier, il avait été interpellé pendant la campagne des scrutins locaux. Et quelques jours avant, il avait été momentanément mis en détention par la police anti-émeutes alors que celle-ci empêchait la tenue d’un grand meeting à Dar es-Salaam.

Autre rappel sur l’homme, en 2017, il avait survécu à une tentative d’assassinat au cours de laquelle il s’en est sorti grièvement blessé par balles.

La République unie de Tanzanie est actuellement dirigée par Mme Samia Suluhu Hassan. Celle-ci  avait succédé à John Magufuli en mars 2021 dont elle était la vice-présidente.

Née le 27 janvier 1960 au Zanzibar (alors protectorat britannique, aujourd’hui Tanzanie), elle a été ensuite élue présidente de l’ex-parti unique, le Chama Cha Mapinduzi (CCM) en janvier de cette année. A ce titre, elle sera la candidate du parti à la présidentielle d’octobre 2025.

Le CCM est au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1961.

GAF

 

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