Lutte contre l’homosexualité en RDC: la loi existe déjà, selon le professeur Boniface Kabisa

POUR LE PROFESSEUR DE LA CRIMINOLOGIE, LE MINISTRE CONSTANT MUTAMBA MERITE PLUTOT D’ETRE SOUTENU DANS CETTE LUTTE

Au lendemain de l’instruction du ministre de la Justice faite au procureur général près la Cour de cassation, en juin dernier, d’engager des poursuites judiciaires contre des auteurs des pratiques déviantes à caractère sexuel et homosexuel, plusieurs voix se sont élevées pour soutenir que le jeune Garde des Sceaux congolais venait de pêcher par l’empressement en mettant la charrue avant les bœufs. Parmi ces voix, celle de Jean Claude Katende, le bouillant président de  l’Association africaine des Défenseurs des Droits de l’Homme (ASADHO). Celui-ci soutenant que l’homosexualité n’était pas condamnée par une loi en République démocratique du Congo.

Tel n’est cependant pas l’avis d’un autre juriste, et non des moindres. Il s’agit du professeur Boniface Kabisa présenté à la fois comme criminologue et criminaliste dans l’émission « Droits et Citoyenneté » de Radio Okapi, une production de notre éminent confrère Jeef Ngoy Mulonda. C’est dans cette émission que le professeur Kabisa a indiqué, contrairement au président de l’ASADHO, que la RDC n’a pas besoin de légiférer en matière de la lutte contre des pratiques déviantes à caractère sexuel et homosexuel. Car, soutient-il, cette matière est déjà légiférée en droit congolais.

Voici d’abord comment le professeur Kabisa entend par « pratiques déviantes »: « Dans la société, il y a ce qu’on appelle la culture sociale. La culture sociale, c’est l’ensemble des règles écrites et non écrites, acceptées dans la société. Lorsque vous parlez des pratiques déviantes, la déviance est une sorte de démarche qui ne correspond pas à la démarche naturellement reconnue. C’est-à-dire, la déviance n’est pas encore une infraction. C’est le passage à l’acte qui devient une infraction. Le comportement déviant, c’est le comportement des gens, par exemple, qui dans la rue, marchent autrement, qui s’habillent autrement, qui parlent autrement, ça c’est une déviance. Mais, lorsqu’ils marchent nus, ils commettent l’infraction d’atteinte aux bonnes mœurs. ça existe en droit pénal. Et donc, le procureur général peut accepter l’injonction du ministre de la Justice pour essayer de mettre un peu de l’ordre de ce côté-là. »

L’homosexualité est aussi une atteinte aux bonnes mœurs

Et de poursuivre: « J’ai vu dernièrement, il y a un club des gens qui dansent nus, les filles et les garçons. Dans notre pays et selon notre coutume, c’est une atteinte aux bonnes mœurs. Et en ce moment-là, on doit poursuivre…. »

Evoquant particulièrement la problématique de l’homosexualité, l’invité de l’émission « Droits et Citoyenneté » de la radio onusienne en RDC explique:  « A partir du moment où ces gens-là (homosexuels) n’exposent pas au public leur pratique, nous ne pouvons pas ouvrir leur chambre pour voir comment ils sont. C’est lorsque, ils font ce qu’on fait en Occident, qui est scandaleux et qui chez-vous est interdit, que ça fait partie d’atteintes aux bonnes mœurs« .

Donc, pour le professeur Kabisa, lorsqu’elle est pratiquée ou exhibée publiquement, l’homosexualité devient une atteinte aux bonnes mœurs et constitue une infraction. Et de conclure: « Le ministre (de la Justice) a raison à 100%. Il ne doit pas légiférer. Il doit seulement orienter les officiers de police judiciaire tant des parquets, les inspecteurs judiciaires ou les OPJ  de la police, de constater ce type d’exhibitionnisme et poursuivre les intéressés. »

Le Prof va plus loin dans sa conclusion, concernant l’homosexualité. Pour lui, dans nos us et coutumes, en tant que Bantous, les homosexuels n’existent pas, et par conséquent, on ne peut pas évoquer ni leurs droits ni leurs devoirs.

Gaf

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