Elle n’aura été membre du gouvernement Suminwa que l’espace d’une semaine, à dater de l’investiture de l’équipe mercredi le 12 juin dernier. Sa mission de Brazzaville où elle a rencontré le président Denis Sassou Nguesso aura été son premier et dernier acte officiel. Elle s’appelle Stéphanie Mbombo Muamba. Elle était nommée ministre déléguée près le ministre de l’Environnement et Développement Durable en charge de l’Economie du Climat. Dans une correspondance adressée à la Première ministre et datée du 18 juin 2024, elle a déclaré démissionner de son poste gouvernemental. Pour des raisons, dit-elle, « de convenance personnelle ». Dans un communiqué officiel rendu public sans doute dans la soirée du même jour, le cabinet de Mme la Première ministre informe l’opinion nationale de cette nouvelle et indique que la Cheffe du gouvernement en a immédiatement informé le président de la République, Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, qui en a pris acte et déchargé la démissionnaire. Et par conséquent, conclut le même communiqué, celle-ci ne pouvait plus engager le gouvernement.
Voilà ce qui est des faits.
Mais, la démission de Mme Stéphanie Mbombo Muamba, un acte rarissime dans les mœurs politiques de la RDC, n’a pas manqué, comme toujours, de susciter des commentaires et des spéculations dans tous les sens.. Certains s’empressent à attribuer cette démission à un possible conflit de compétence entre elle et la patronne du secteur, la toute puissante ministre d’Etat Eva Bazaiba, alors que d’autres évoquent « des arrangements politiques » sans déterminer leur nature ni les acteurs. Dans plusieurs salons politiques de Kinshasa, c’est une autre thèse qui s’y développe. Celle qui lierait la démission de la désormais ex-ministre déléguée à sa mission effectuée de l’autre côté de la rive du fleuve Congo la semaine passée. Laquelle mission n’aurait pas été effectuée selon les principes de bonne gouvernance.
Sans doute que dans les heures, les jours ou les semaines qui viennent, l’on pourra en savoir davantage sur les tenants et les aboutissants de cette affaire. Quoi qu’il en soit, le départ précoce d’un membre du gouvernement Suminwa est loin d’ébranler la barque, affirme-t-on dans les allées de la primature. La sérénité serait totale et tout le monde est déjà à l’œuvre.
Reste à savoir ce que va être l’avenir politique de cette proche politique du Président de la République. En effet, jusqu’avant sa nomination au gouvernement, Mme Stéphanie Mbombo était dans le cabinet présidentiel où elle exerçait les fonctions de conseillère principale en charge des matières environnementales. A la faveur des dernières élections générales, elle s’était positionnée comme membre d’un parti pro-UDPS au sein de la plateforme Forces politiques et sociales alliées de l’UDPS (FPAU) dont elle était candidate aux législatives nationales dans la circonscription de Lukunga.
Elle n’a pas été élue, mais tout en restant dans le cabinet présidentiel jusqu’à sa nomination au gouvernement Suminiwa, elle a continué à s’activer politiquement au sein des FPAU où elle a joué un grand rôle dans l’organisation de cette plateforme.
Lorsque l’on analyse sa lettre de démission, l’on comprend que Stéphanie Mbombo n’a aucune intention de s’éloigner de la scène politique encore moins de la gestion des affaires de l’Etat. « En dépit de cette décision difficile, passionnée par le monde que recèle la nouvelle économie du climat, je serai toujours prompte à mettre mon expertise politique, diplomatique et technique, au profit de mon pays que j’aime tant », conclut-elle dans sa correspondance.
Gaf