Crise à l’UDPS: Augustin Kabuya reste imperturbable et renvoie les « frondeurs » aux études

(Par HMK)

Le secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi, le député Augustin Kabuya Tshilumba, semble bien avoir encore entre ses mains les manettes du parti présidentiel et même jouir encore de la confiance de son Autorité morale qu’est le président de la République. Quarante-huit heures après sa « déchéance » à l’issue d’une session dite extraordinaire de la Convention démocratique de cette formation politique, le « Muana Bute » (fils aîné en tshiluba) est imperturbable et seul capitaine, intérimaire bien évidemment, du gros navire que l’Union pour la démocratie et le progrès social/Tshisekedi.

Au lendemain de ce que ses partisans qualifient d’une « messe noire » organisée dans la paroisse catholique Sainte Anne et réagissant aux décisions qui y ont été prises, ceux-ci restent catégoriques. Les résolutions de Sainte Anne sont nulles et de nul effet et ne franchiront pas le portail de la paroisse. Sans doute ragaillardi par cet appui de la majorité, aussi bien  des cadres qui composent les structures formelles du parti  que des militants de la base, Kabuya est d’ailleurs sorti de son silence en organisant, lundi 12 août, comme toujours au siège du parti (preuve que c’est encore et toujours lui qui en a l’impérium), une matinée politique de clarification.

Bien évidemment, le siège du parti à la 11e Rue, était plein à craquer.

Au cours de cette matinée politique, Augustin Kabuya a démontré, textes et listes à l’appui, que les participants de la réunion de Sainte Anne s’étaient engagés dans une démarche qui n’était ni statutaire ni légale. D’abord dans la forme, a expliqué le secrétaire général Augustin Kabuya, cette rencontre a péché non seulement par le non respect de la procédure de convocation, mais aussi par le déficit du quorum ainsi que la qualité des participants.

Statiques à l’appui, le SG Kabuya a affirmé, sur base des listes de présence de la rencontre de Sainte Anne qui lui étaient parvenues et qu’il a brandies au cours de cette matinée politique, que seulement trente trois personnes éligibles ont pris part à cette « messe » alors que, selon les statuts du parti, la convention démocratique est un forum qui doit réunir près de 700 personnes. Ou précisément 693 personnes réparties en plusieurs catégories.

Parmi ces catégories, il a cité notamment, les députés et sénateurs élus sur la liste de l’UDPS/Tshisekedi, les ministres et mandataires du parti, les représentants des comités fédéraux. A propos des comités fédéraux du parti, Augustin Kabuya a précisé, statuts toujours à l’appui, que chaque territoire a son comité fédéral autant que chaque ville. Donc, à elle seule cette catégorie délègue 178 participants à ce forum, chiffre correspondant, a-t-il expliqué, à 145 territoires et à 33 villes que compte la RDC.

En plus des catégories susmentionnées, la Convention démocratique du parti prévoit également la participation des personnalités. Chaque province en délègue 5, ce qui fait 130 pour l’ensemble des 26 provinces, a enchainé l’élu du Mont Amba.

Donc, au regard de ces chiffres, la rencontre de Sainte Anne avec ses 33 signataires n’a eu de convention que de nom et ses résolutions n’engagent que leurs auteurs et non le parti, peut-on conclure à la suite des explications de son secrétaire général qui en est en même temps président intérimaire. Et comme pour dire qu’il jouit encore de la confiance totale de la haute hiérarchie du parti, Augustin Kabuya a révélé avoir été reçu par deux fois au moins, la semaine dernière, par le Chef de l’Etat. Une première fois avec l’ancien Premier ministre Jean Michel Sala Lukonde, et une deuxième fois avec, d’un côté, quelques personnalités du présidium de l’Union sacrée, et de l’autre, deux autres cadres du parti présidentiel.

Au cours de ces rencontres, le Chef de l’Etat a donné des instructions précises concernant le ticket de l’Union sacrée à l’élection du Bureau définitif du Sénat concernant. Une révélation qui est venue couper l’herbe au pieds de ceux qui, parmi les « frondeurs », accusaient le SG du parti présidentiel d’hypothéquer l’avenir de l’UDPS en « vendant les postes stratégiques » aux alliés.

Et au sujet justement de la crise au sein du parti, Augustin Kabuya a dit avoir été interpellé par le président de la République à partir de l’aéroport international de N’djili la nuit même de son retour de son séjour médical de Bruxelles qui lui a demandé, lors de ses rencontres dans la semaine qui ont suivi, de mettre tout en œuvre pour éteindre rapidement le feu dans la maison, notamment par l’organisation de la convention démocratique.

Alors qu’il attendait de bonne foi que ceux qui, dans le parti, s’étaient auto-proclamés facilitateurs pour jouer les bons offices, rencontrent les uns et les autres dans une droite démarche, le SG Kabuya s’est dit déçu de constater que ces derniers étaient en réalité des hypocrites qui avaient certainement des agendas cachés. Ils ont pris fait et cause des frondeurs pour convoquer dans l’illégalité totale et en dehors des statuts du parti, une convention qui n’en était pas une.

Pour Augustin Kabuya, il est clair que malgré leurs gros titres universitaires qu’ils brandissent et leur expertise de juristes, beaucoup de ces frondeurs ne maitrisent pas ou même ne lisent pas les statuts du parti. Quelle honte!

Concluant son message, le SG Kabuya a néanmoins exhorté la majorité des membres qui sont avec lui, cadres et non cadres, de n’est pas suivre l’exemple des frondeurs qui se livrent dans des invectives et des injures. Tout ce spectacle, leur a-t-il lancé, discrédite le parti et met mal à l’aise le Chef de l’Etat. En bon père de famille, en fin, le président intérimaire de l’UDPS/Tshisekedi a dit que les frondeurs ont encore la chance de revenir à la raison pour qu’ensemble et autour de lui, ils organisent la convocation d’une vraie convention démocratique qui cadre avec les statuts du parti.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You May Have Missed!