LA SITUATION N’EPARGNE PAS LA RDC, SELON M. BRUNO LEMARQUIS, COORDONNATEUR RESIDENT DU SYSTEME DES NATIONS UNIES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Le 25 novembre de chaque année marque, dans le monde, le début des 16 jours d’activisme contre la violence faite à la femme. Dans un message rendu public ce jour, Monsieur Bruno Lemarquis, coordonnateur résident du système des Nations unies en RDC, a annoncé, se basant sur des statistiques de 2023 révélées par l’ONU, que « toutes les
10 minutes, dans le monde, une femme est intentionnellement tuée par son partenaire ou par un membre de sa famille. » Une réalité qu’il qualifie d’inacceptable.
Un fléau alarmant
Le Système des Nations Unies en République Démocratique du Congo joint sa voix à celle de la communauté mondiale pour dénoncer ces violences basées sur le genre », souligne Bruno Lemarquis dans ce message. » Cette année, nous tenons à éveiller l’attention de tous et toutes sur un fléau alarmant : le féminicide », poursuit-il avant de préciser que ce concept (féminicide) désigne les meurtres liés au genre. « C’est un problème universel et la manifestation la plus brutale, visible et extrême de la violence que subissent les femmes et les filles, commis la plupart du temps au sein de la sphère familiale. » Et le coordonnateur résident enchaîne: « Il (le fléau) est souvent précédé de violences répétées à la maison sous la forme de violences verbales, physiques, de contrôle et d’isolement, ainsi que d’agressions graves ciblant les femmes et les filles. »
Aucun pays n’est épargné, la RDC non plus
Tous les pays du monde sont concernés par ce fléau, y compris la République démocratique du Congo, indique dans son message le haut fonctionnaire international. Bruno Lemarquis rappelle à cet effet, concernant la RDC, que « depuis plusieurs décennies, de terribles violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre, principalement dans l’Est du pays en lien avec les conflits, et ou les corps des femmes et des filles sont utilisés comme champ de bataille. »
« Les chiffres donnent le vertige, et les témoignages sont glaçants et nous ne devons pas nous y habituer. La pratique du silence face aux actes de violence contre les femmes et les filles doit être combattue », déplore-t-il. Si le coordonnateur reconnait que beaucoup d’efforts sont faits en RDC pour lutter contre cette tragédie, il souligne néanmoins que beaucoup reste à faire en termes de prévention, d’éducation, de réponse multisectorielle, d’appui aux victimes et de lutte contre l’impunité.
Tous unis contre la violence à l’égard de la femme
Les Nations unies ne croisent cependant pas les bras face à ce fléau, à en croire le même haut-cadre international. En effet, selon Bruno Lemarquis, ‘ONU a mis en place l’initiative Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes d’ici à 2030.
« Nous sommes, donc, toutes et tous invités à unir nos forces pour mettre fin à ces violences à l’égard des femmes et des filles et dans tous les domaines de la société, aussi bien dans la cellule familiale qu’au travail ou en milieu public », lance-t-il avant de dire que « les 16 jours d’activisme que nous entamons aujourd’hui sont une occasion de renouveler nos engagements et de demander aux décideurs de rendre des comptes et d’agir. »
Briser le silence
Pour Bruno Lemarquis, les Nations Unies sont résolues à ne donner aucune excuse à la violence contre les femmes,
« car nous restons convaincus que cette violence peut et doit être empêchée. »
« Tout le monde a un rôle à jouer pour mettre fin à ces abus. Nous devons tous ensemble reconnaître, prévenir et sanctionner le féminicide. Ensemble, brisons le silence et arrêtons le cycle des violences contre les femmes et les
filles ! », conclut-il.
GAF