La montée de la criminalité urbaine avec notamment le phénomène kuluna et les embouteillages monstres qui perturbent les activités socio-économiques dans la méga-métropole de Kinshasa, sont-là deux des défis auxquels sont confrontées au quotidien les populations de la capitale et pour lesquels les regards sont tournés vers la Police nationale congolaise (PNC). D’où l’intérêt de l’atelier qu’organise à Kinshasa du 12 au 15 août 2025 la Cellule de la réforme de la police avec l’appui technique et financier du PNUD et UNPOL, la police des Nations unies en RDC. C’est le le général Sylvano Kasongo Kitenge, Coordonnateur national de la Cellule de réforme de la Police nationale de congolaise qui a donné le coup d’envoi officiel de l’atelier avec quatre objectifs:

-renforcer leurs capacités sur la gestion axée sur les résultats ainsi que sur le suivi et l’évaluation des programmes et la communication assertive;

-leur fournir les fondamentaux sur la mise en place  et  la gestion d’un système de suivi-évaluation axée sur les résultats applicables aux projets,  programmes et politiques de développement;

-mettre à leur disposition les outils leur permettant de mettre effectivement en œuvre les principes de gestion axés sur les résultats et suivi-évaluation;

-doter les mêmes cadres de la PNC des capacités leur permettant d’institutionnaliser la même fonction de suivi-évaluation dans leurs structures respectives.

Le Représentant Résident adjoint en charge de programme a.i du PNUD/RDC, M. Joseph  Oji, a dans son discours à l’ouverture des travaux mis un accent sur la portée de cet atelier.

« Cet atelier ne constitue pas seulement une formation technique. Il répond à un enjeu stratégique : outiller la Police Nationale Congolaise pour accomplir pleinement ses missions légales — assurer la sécurité publique, protéger les personnes et les biens, faire respecter les lois — dans un environnement marqué par des attentes accrues en matière de performance, de transparence et de redevabilité », a-t-il indiqué. Et de poursuivre:

« Dans un contexte de réformes profondes, le renforcement des capacités institutionnelles et humaines de la PNC n’est pas une option, mais une nécessité. Les défis sécuritaires actuels exigent une police plus efficace, grâce à des méthodes modernes de planification et de suivi des interventions ; plus proche des citoyens, en s’appuyant sur la confiance mutuelle ; et plus responsable, en rendant compte des résultats obtenus et des ressources engagées. »

De son côté, le général Kasongo a salué l’initiative du gouvernement et de ses partenaires (PNUD et UNPOL) d’organiser cette formation de renforcement des capacités au bénéfice des cadres de la PNC et dont il attend, à l’issue des travaux, l’application des notions apprises dans la gestion de leurs structures respectives.

«Mon souhait le plus ardent est que la théorie du changement soit effective au sein de la Police nationale congolaise et que son personnel soit capable d’appliquer la notion de la gestion axée sur les résultats et suivi-évaluation et aussi, une culture organisationnelle inclusive et respectueuse des droits du citoyen. C’est alors la confiance de la population sera renforcée et accrue. D’où la performance institutionnelle améliorée le conduit à la professionnalisation efficace et orientée vers la sécurisation des personnes et de leurs biens », a-t-il fait savoir.

Du côté des panelistes, M. Gérard Chagniot, expert du PNUD,  a exposé lors de la première journée sur les principes fondamentaux et la démarche méthodologique de la gestion axée sur les résultats.

Pour cet expert onusien, les cadres de la PNC devront à chaque instant de leurs actions se poser des questions suivantes: sommes-nous utiles? Quelle différence apporte notre intervention ou notre action?

Pour M. Gérard Chagniot, ces questions impliquent un véritable état d’esprit ou une culture axée sur les résultats. En d’autres termes,  a-t-il expliqué, dans leur gestion quotidienne, les cadres de la Police nationale congolaise devront mettre  l’accent sur la manière dont ils peuvent aider à la mise en œuvre d’améliorations réelles et durables des conditions de vie des populations auxquelles sont destinées leurs actions.

Expliquant ce concept, le même expert a souligné en résumé que la gestion axée sur les résultats (GAR) est une approche qui vise à maximiser l’impact des actions en se concentrant sur les changements souhaités et en mesurant les progrès de manière continue.

À noter que cet atelier de formation trouve sa légitimité dans les missions légales et stratégiques confiées à la PNC , ainsi que dans les engagements nationaux et internationaux de la RDC en matière de gouvernance sécuritaire et de respect des droits humains. Et les organisateurs ont prévu de remettre aux participants des brevets de participation après une étape d’évaluation de l’atelier et du test des connaissances.

GAF