Le député national UDPS Peter Kazadi a fustigé les propos réactionnaires tenus par le ministre des Affaires étrangères du Rwanda qui relèvent d’une provocation diplomatique et d’un renversement cynique des responsabilités, dans une déclaration parvenue jeudi à l’ACP.
Le parlementaire du parti présidentiel a, de prime abord, salué la hauteur et la grandeur d’âme du Président Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi manifesté à l’occasion de son discours tenu à Bruxelles, jeudi, du haut de la tribune du Global Gateway forum 2025.
Dans sa réplique aux propos qu’il taxe de mensongers du ministre rwandais Peter Kazadi indique : « il s’agit là d’une tentative maladroite de réécrire l’histoire récente et de dissimuler la vérité que connaît aujourd’hui toute l’humanité : le Rwanda demeure l’agresseur de la République Démocratique du Congo ».
Le Rwanda abrite et entretient les FDLR sur le sol congolais
Contrairement à ses accusations infondées, c’est le Rwanda lui-même qui, depuis plusieurs années, instrumentalise les résidus des FDLR à des fins de justification politique et militaire, fait savoir cet ancien vice-premier ministre de l’Intérieur. Ces groupes, infiltrés et manipulés, fait-il savoir, servent de prétexte commode à Kigali pour maintenir une présence illégale dans l’Est de la RDC, afin d’y piller systématiquement les ressources naturelles à savoir : coltan, or, cassitérite et autres minerais stratégiques, qui alimentent son économie de guerre.
A l’en croire, les rapports successifs des experts des Nations Unies sont sans équivoque : «Le Rwanda arme, encadre et appuie militairement le M23, milice responsable d’innombrables massacres, viols et déplacements forcés des populations congolaises ».
Le Président Tshisekedi agit dans le cadre de la légitime défense nationale
Les propos du ministre rwandais visant à qualifier le Président Félix Tshisekedi de belliqueux relèvent, pour Peter Kazadi, d’une inversion morale et politique. «Le Chef de l’État congolais n’a jamais menacé un pays voisin ; il a simplement réaffirmé son devoir constitutionnel de protéger l’intégrité territoriale de la RDC, menacée par des forces rwandaises et leurs supplétifs du M23», précise-t-il.
Et de renchérir : «Le Rwanda, en revanche, viole de manière répétée les frontières internationalement reconnues de la RDC, en envoyant ses troupes déguisées en rebelles du M23 et en bombardant des positions civiles à l’intérieur du territoire congolais».
Les mensonges du Rwanda sur les milices et mercenaires
Peter Kazadi fait remarquer que Kigali dénonce l’usage de prétendus mercenaires, alors qu’il emploie lui-même des sociétés militaires privées, finance des groupes armés pro-rwandais et enrôle des enfants soldats dans la région du Petit Nord.
La RDC, elle, coopère, selon lui, avec des États africains dans le cadre d’accords bilatéraux transparents, conformément à la Charte de l’Union africaine et à la Convention de 1989. Elle engage des conseillers et instructeurs pour la formation et l’encadrement de ses troupes.
Une diplomatie de diversion pour masquer le pillage
Chaque fois que le Rwanda est mis en cause, il répond par la fuite en avant et emprisonne l’atmosphère par accusations, mensonges et manipulations médiatiques, fait-observer, alors que les faits demeurent : «Le Rwanda vit du sang congolais, de la contrebande de minerais congolais, et de la déstabilisation permanente de son grand voisin pour maintenir un chaos profitable».
C’est là une stratégie cynique, bien connue des puissances régionales, que Kigali cherche à perpétuer sous couvert de “sécurité régionale”.
Appel à la responsabilité internationale
Ainsi donc, le député UDPS a rappelé que la RDC a toujours appelé la communauté internationale à ne pas se laisser abuser par ce discours victimaire et fallacieux.
Il invite aussi bien les Nations Unies, l’Union africaine que la CIRGL à agir pour contraindre le Rwanda à se retirer immédiatement du territoire congolais, à cesser de soutenir le M23, et à rendre des comptes pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans l’Est du Congo.
Le Rwanda doit savoir et cesser avec son hypocrisie
Somme toute, il recommande au Rwanda de cesser de jouer avec la vérité, car note-t-il, la RDC n’est ni un champ d’expérimentation militaire, ni une réserve minière à ciel ouvert pour un régime expansionniste.
Et de conclure : «La paix dans la région ne viendra pas des discours de Kigali, mais de la fin effective de l’agression rwandaise et du respect de la souveraineté congolaise».
Tiré de l’ACP/Titre modifié par GAF et photo d’archives publiée par radiookapi.net