Le Pape promet une «lutte ferme» contre les abus, une «honte» pour l’Église

Aux premières heures de sa visite apostolique en Belgique, le Pape s’est exprimé, à la suite du Roi des Belges et du chef de l’exécutif, sur le «fléau» des abus, un «contre-témoignage douloureux» qui est une «honte» pour l’Église. Avec humilité et détermination, il faut tout mettre en œuvre, dit-il, pour que cela ne se vérifie plus et entreprendre une demande de pardon.

(Par Marie Duhamel – Cité du Vatican)

Bien qu’aucune rencontre entre le Pape et des victimes d’abus ne figure sur l’agenda officiel de ce déplacement apostolique, l’épiscopat belge avance que François pourrait en privé échanger avec six hommes et neuf femmes frappés par ce fléau. Le Pape est «conscient de la difficulté, des drames et des souffrances qui ont eu lieu en Belgique et on peut certainement s’attendre à ce que cela soit mentionné», affirmait lundi le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Ce fut le cas ce vendredi matin.

Lors de sa première prise de parole publique au château de Laeken, le Pape a réaffirmé combien ce fléau des abus commis par des membres du clergé sur des mineurs ou des personnes vulnérables est «notre honte et notre humiliation».

La nécessaire demande de pardon

Sortant de son discours, le Pape a d’emblée reconnut les faits: «Dans (la) coexistence pérenne entre sainteté et péché, entre ombre et lumière, l’Église fait preuve d’un dévouement splendide, parfois avec l’émergence de contre-témoignage douloureux. Je pense aux événements dramatiques des abus sur les mineurs». L’Église qui rejette la tragédie que fut le massacre des innocents, connait aujourd’hui et en son sein des crimes équivalents à ceux du roi Hérode, déplore François.

t s’il assure que l’Église s’attaque avec «détermination et fermeté» à ce fléau, en écoutant et en accompagnant les personnes blessées et en mettant en œuvre partout dans le monde de façon capillaire des programmes de prévention, le Saint-Père estime que cela ne suffit pas. «L’Église doit avoir honte et demander pardon. Elle doit parvenir à résoudre cette question avec humilité chrétienne et mettre tout en œuvre pour que cela ne se produise plus», a lancé François. Et le Pape d’interpeller chacun: «Frères et sœurs, c’est une honte, une honte dont chacun de nous doit se saisir pour demander pardon et résoudre le problème». Car, on le lui dit souvent, ces crimes sont également commis dans des milieux qui ne sont pas ecclésiaux, au sein des familles, à l’école, dans des clubs de sport. Chaque abus commis est une honte et le Pape souhaite que chacun «pour son propre compte» demande pardon, mais le successeur de Pierre insiste sur le devoir des ministres et fidèles catholiques. «Dans l’Église, nous devons demander pardon» car les abus sont «notre honte et notre humiliation».

Tiré de Vatican News

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