Améliorer les conditions d’études des enfants réfugiés et autochtones dans la province du Nord-Ubangi, partie nord de la République du Congo, c’est l’objectif dans lequel il faut circonscrire l’atelier de planification et d’élaboration des plans d’action opérationnels (PAO) organisé à Gbadolite du 20 au 25 mai 2024, selon le service de communication du HCR/Gbadolite. Organisateurs du forum: le HCR lui-même et l’UNESCO, avec l’appui financier de l’organisation Education Cannot Wait (ECW). Dans cette province, le HCR et l’UNESCO collaborent dans le cadre d’un programme commun, celui du renforcement des capacités des acteurs du système éducatif congolais que les deux agences ont mis en place grâce à un appui du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et à une expertise du ministère congolais de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel qui a mis un focus particulier sur les spécificités de cette province qui est une zone d’accueil des réfugiés centrafricains.
La même source renseigne que le Nord-Ubangi a accueilli près de 211 000 réfugiés centrafricains. Il était donc question que les autorités éducatives provinciales et locales s’assurent que les enfants et jeunes réfugiés qui étudient dans les écoles publiques des localités d’accueil soient inclus dans la planification et la programmation du secteur éducatif. « Depuis 2021, ECW soutient 20 écoles primaire et secondaire où 5.627 enfants et jeunes congolais (2.524 filles) étudient sur les mêmes bancs que 3.432 étudiants réfugiés (1.627 filles), affirme encore la source avant d’indiquer que cette activité concrétise ainsi « l’engagement de collaboration renforcée que ECW, le GPE et la Banque Mondiale avaient pris lors du Forum mondial sur les réfugiés de 2019. »
Alors, 93 acteurs éducatifs provinciaux du sous-secteur de l’enseignement primaire, secondaire et technique dont les chefs de division provinciale et de sous-division provinciale (Proveds et Sous Proveds), les chefs d’antennes de planification et les chargés des statistiques des sous divisions ont pris part à ce forum. En plus de ceux de Gbadolite, ils étaient venus de Yakoma, Mobaye, Businga, Karawa. Ils ont dû se pencher notamment, sur la collecte, l’harmonisation et des discussions collaboratives sur les défis liés aux données statistiques dont celles portant sur le nombre d’enfants dans leurs écoles respectives, en général, et celui, en particulier, d’enfants réfugiés.
Les données ont également porté sur le nombre d’élèves dans les salles de classes, les réalisations du gouvernement jusque-là dans le secteur de l’éducation et la priorisation des défis, ainsi que sur les actions à prendre pour combler les besoins en matière d’infrastructures, de fournitures, de salles de classe et de formations en cours de l’année suivant les Plans d’action opérationnels.
Ainsi, les plans d’actions validés au cours de l’atelier sont appelés à être pris en compte dans les programmes de reformes que met en œuvre le Gouvernement de la RDC dans le secteur de l’éducation. Cela, par le biais de la Stratégie Sectorielle de l’Education et de la Formation 2016-2025 qui oriente à long terme les actions entre les sous-secteurs de l’éducation et assure un développement holistique de son système éducatif. Ils serviront, ces PAO, comme outils de plaidoyer pour les services déconcentrés en vue d’assurer une planification et une budgétisation à long terme qui seront inclusives dans les besoins spécifiques des populations refugiées et leurs hôtes.
Ces besoins seront d’accroitre les capacités d’accueil des écoles, d’assurer des formations pédagogique, déployer les enseignants ainsi que de garantir aussi la prise en charge de la santé mentale et psychosociale des populations en déplacement forcé ainsi que des enseignants qui les accueillent.
Pour le HCR, la participation des gestionnaires provinciaux de l’éducation dans les processus provinciaux et nationaux de planification est un pas vers la pérennité de l’inclusion des réfugiés dans le système éducatif national, qui sera également bénéfique pour les enfants autochtones.
Le HCR insiste sur le fait que ECW (Education Cannot Wait) vise à offrir des meilleures conditions d’études aux enfants réfugiés et autochtones dans les zones d’accueil des réfugiés centrafricains à travers le HCR et son partenaire ADSSE. Grâce à son soutien à l’amélioration des conditions d’hébergement et d’études. Les conditions et la qualité de l’enseignement se sont améliorés ainsi dans 20 écoles déjà ciblées par ce projet depuis 2021au Nord Ubangi, à Yakoma et Mobaye Mbongo, témoigne le HCR. Et pour l’année en cours, ajoute l’agence onusienne, ECW appuie dans le même cadre la construction d’une autre école à Wenze, à 15 km de Zongo, au profit toujours des enfants réfugiés centrafricains et congolais.
A l’issue de l’atelier, le HCR a remis 12 ordinateurs aux deux provinces éducationnelles du Nord Ubangi, 1 et 2.